Le Franc-Maçon
Initié au Pecq (Yvelines) dans la loge "Les Libres Penseurs" de la Grande Loge Symbolique Ecossaise, il accède au grade de Maître le 18 novembre 1881. Le 25 novembre 1881 il signe avec un groupe de sept frères une demande d'admission concernant Melle Maria Deraismes habitant à Paris 52 rue de Clichy. Le 14 janvier 1882 Maria Deraismes est initié en présence de nombreux Franc-maçons et le frère Paul Constans y participe en qualité d'Orateur. Cet évènement considérable eut deux conséquences: la loge "Les Libres Penseurs" du Peck s'est séparée de son Obédience en se déclarant indépendante; et cette initiation d'une femme a permis la création d'une nouvelle Obédience, "Le Droit Humain"
Peut-être affilié à la loge "l’Humanité" de Nevers vers 1887 et à la loge "Equerre" de Moulins vers 1888, il est membre fondateur de la loge "Union et Solidarité" de Montluçon, dont il devient le second Vénérable Maître de 1891 à 1894, il est l’un des initiateurs de la loi instaurant le passage obligatoire par les isoloirs lors d’une élection. En réalité cette initiative ayant été débattue dans la loge "Union et Solidarité", il est le "passeur" de cette disposition législative dans les travaux du Parlement.
Sous la pression de ses amis socialistes opposés à la Franc-maçonnerie, il démissionne de la Loge en 1903. Il reste néanmoins toujours proche des frères de la Loge "Union et Solidarité". La preuve en est ainsi donnée lors du 3ème Congrès du Parti Socialiste (devenu SFIO en 1905) tenu du 1er au 4 novembre 1906 à Limoges. La Fédération de Saône et Loire pose la question : "Peut-on appartenir à la fois au Parti Socialiste et à la Franc-Maçonnerie ?" La motion suivante est déposée : "Nul ne peut appartenir au Parti Socialiste s’il est franc-maçon". Elle est rejetée, notamment grâce à l’intervention de Marcel Sembat qui déclare : "Nous sommes entrés et nous restons en Franc-maçonnerie pour servir à la fois la libre pensée et le socialisme. Nous ne séparons pas l’émancipation intellectuelle et l’émancipation économique. Nous savons qu’elles sont liées. Nous voulons continuer notre œuvre sur tous les terrains, car nous savons qu’elle est bonne".
Paul Constans (1857 - 1931)