Le 18ème siècle voit naitre l'antimaçonnisme doctrinal. La franc-maçonnerie est considérée comme une contre-religion prônant, au mieux le relativisme religieux, au pire une philosophie d'essence sataniste. Dès l'année 1738, avec la bulle "In eminenti apostolatus specula", le pape Clément XII attire l'attention sur une société que l'époque voyait se répandre à travers tout le continent européen et en interdit expressément la fréquentation aux catholiques. Un courant plus minoritaire d'antimaçonnisme dit « traditionnel » existe également, celui-ci reproche principalement à la franc-maçonnerie le dévoiement de ses principes originels.
Augustin de Barruel, appelé Augustin Barruel, né à Villeneuve-de-Berg le 2 octobre 1741 et mort à Paris le 5 octobre 1820, est un prêtre jésuite, et essayiste polémiste catholique français.Il dénoncera la persécution religieuse avec son "Histoire du clergé pendant la Révolution", parue en 1793. Suivent ses "Mémoires pour servir à l'histoire du Jacobinisme", traduits en plusieurs langues, dans lesquels, il développe la thèse d’une Révolution antichrétienne fomentée par les philosophes, les Francs-maçons et les Juifs.
Ce courant antimaçonnique entretenu par certains ecclésiastiques se poursuit au cours du XIXème siècle et en particulier dans sa seconde moitié avec les écrits d'un ancien franc-maçon, Léo Taxil, dont les propos antimaçonniques viennent conforter les actions des ecclésiastiques les plus engagés contre la franc-maçonnerie. Ce mouvement se renforce encore après la proclamation de la troisième République. C’est ainsi que le Père Armand JEAN de la Compagnie de Jésus publie, en 1884, un opuscule intitulé « les Sociétés Secrètes » dans lequel il concentre son propos sur la seule franc-maçonnerie.