Pendant l'occupation allemande la propagande allait bon train. Elle émanait, bien sûr, de l'armée d'occupation, mais aussi, et c'était la plus pernicieuse, des organes liés au gouvernement de Pétain, tels que la Légion Française des Combattants créée le 30 août 1940, fer de lance de la Révolution nationale et dont le rôle était d'encadrer et surveiller les français, la Milice créée en janvier 1943 et dirigée par Darnand, membre de la Waffen-SS depuis 1942 et les Groupes mobiles de réserve (G.M.R.).
Les cibles choisies comprenaient, au niveau international, les anglais qui abritaient le Général de Gaulle, les juifs que les allemands spoliaient et déportaient, les communistes et les Frans-maçons dont les obédiences avaient été dissoutes par la loi du 13 août 1940.
Ci-joint un extrait d'un petit livret intitulé "Nos Amis les Anglais" présenté comme vulgarisant l'histoire des relations avec la Grande-Bretagne, a, en fait, comme objectif de dénigrer la politique anglaise, et d'imputer aux juifs et aux francs-maçons la responsabilité de la défaite. Ce livret imprimé à Béziers, publié en 1941, émanerait de trois "légionnaires", vraisemblablement membres de la "Légion Française des Combattants", nommés , Durand, Dubois et Martin, anciens combattants des guerres de 1914-1918 et 1939-1940. L'exemple de cette propagande à destination des "bons français" montre comment le pouvoir en place se dégageait de sa responsabilité dans les sacrifices imposés aux français sur des boucs émissaires qu'il convenait de combattre, notamment par la délation.
Extrait du livret "Nos amis les Anglais"