Dès 1808, à Yssingeaux règne une certaine activité maçonnique et quelques Frères, sous l’impulsion de Jean-Antoine Dauthier de Saint-Sauveur, qui avait été nommé sous-préfet d’Yssingeaux en 1800, se regroupent en Loge provisoire le 28 avril 1808 sous le titre distinctifs « les Vrais Amis ». La demande de Constitution, datée du 3 juillet 1808, était appuyée par la Loge « la Parfaite Union » du Puy.
Cependant des Frères se sont permis de faire éprouver à un jeune homme, employé à la préfecture, mille et une avanies qui l'ont rendu le jouet de toute la ville et ont jeté un blâme considérable sur la maçonnerie. Cette farce stupide dont a été victime ce jeune homme n’étant pas du goût du Grand Orient de France, la demande de Constitution est suspendue. L’exclusion du frère Randon eut pour effet de clore l’affaire, mais il fallut attendre le 5 février 1810 les pièces officielles accordant les Constitutions envoyées par le Grand Orient de France et la Loge « les Vrais Amis » est installée le 4 mars 1810 par la Loge « les Amis Eprouvés » du Puy.
L’adresse anagrammatique de la Loge est alors : à M. Robert, secrétaire de la sous-préfecture, pour remettre à M. Sivar Siam.
La technique de l’anagramme était couramment utilisée par les Loges pour recevoir discrètement leur courrier ; ainsi, en 1804, l’adrsse de « la Parfaite Union » était : à M. Morel, docteur en médecine, pour remettre à M. Delagelo, au Puy, département de la Haute-Loire. Même procédé, en 1808, pour « Les Amis Eprouvés », les lettres devaient être adressées à : M. Moïse vu Pares, chez Lestang, conseiller de préfecture au Puy.
Lors de son installation, 22 noms figuraient sur le tableau de la Loge « Les Vrais Amis ». Plus tard 16 autres noms devaient s’ajouter à ces 22 premiers membres, mais par suite des départs ou des démissions, l’effectif ne dépassa pas le nombre total de 24 membres.
L’activité de la Loge est soutenue. Au cours de la tenue du 19 mars 1810 les 11 présents reçoivent la visite de membres des Loges « La Parfaite Union » et « La Parfaite Sincérité » du Puy. D’autres réunions se tiennent le 31 mars, les 1er, 8 et 15 avril. Au cours de la tenue du 6 mai la Loge demande l’affiliation à la « La Parfaite Union » du Puy. Le 4 juillet, pour la fête de l’ordre, la Loge reçoit la visite de trois Frères de la Loge « Les Amis Eprouvés » et sept de « La Parfaite Union ». Le 5 août le Frère Savin, trésorier de la Loge, annonce un retard de paiement du don gratuit de 63 francs au Grand Orient de France qui avait privé la Loge des mots de semestre. On envoie avec beaucoup d’excuses les fonds et le tableau de la Loge. Le 3 novembre les 17 présents nomment les officiers.
A la fête d’hiver du 30 décembre, les Loges invitées « Les Amis Eprouvés » et « La Parfaite Union » n’ont pu venir en raison de la rigueur du temps. Au cours de cette tenue est évoqué le peu de secret sur ce qui se passe dans les réunions et le Vénérable est invité à prendre des informations sur ce sujet. Au banquet qui suivit fut portée une santé à Sa Majesté Impériale et à son Auguste épouse.
Par la suite les réunions avaient lieu à peu près chaque mois. Le 24 juin 1811, l’annonce de la célébration de la naissance du Roi de Rome par le Grand Orient de France entraîne des discours applaudis, mais par un petits nombre de Frères présents. La dernière tenue est celle du 1er juillet 1811. Après cette date un dernier document concernant la Loge « les Vrais Amis » date de 1812.
Après la chute de l’Empire, les Cent jours et la Restauration, une réunion d’anciens Frères, tenue le 8 mai 1819, a tenté la reconstitution de la Loge, mais cette tentative devait prendre en compte un rappel des dons gratuits sur la période de 1812 à 1819 qui représentait un montant estimé à 300 francs jugé beaucoup trop important. Les Frères n’ayant pu être décidés à verser leur quote-part, la tentative de réouverture n’eut pas de suite.