La Loge « Saint-Etienne - Les vrais amis » a été créée le 5 août 1754 par la Loge
« Saint-Julien » de Brioude, elle-même constituée le 6 novembre 1744 par la Grande Loge de France et dont les titres furent renouvelés par le Grand Orient le 11 novembre 1779.
Cette Loge « Saint-Julien », Loge aristocratique installée dans les immeubles de l’Ordre de Malte, fut la mère de nombreuses autres Loges de la région : à Saint-Flour, Clermont, Riom et Gannat. Il semble donc qu’à cette époque, la Franc-maçonnerie connaissait un essor considérable, pour justifier une telle implantation de Loges sur tout le territoire, à moins que les difficultés de transport expliquent une telle densité.
C’est la Loge «Saint-Etienne» de Thiers qui, dans une lettre adressée au Grand Orient en juin 1774, fait l’éloge de la Loge « Saint-Julien » en ces termes :
« Cette province renfermait en son sein huit Loges où régnoit une si grande intelligence, qu’elles ne faizoient qu’un seul & même orient. La Loge de « Saint-Julien de Brioude » dont les sept autres étoient filles composées de l’élite des trois états avoit un soin scrupuleux de communiquer à tous les orients particuliers, les règlements et délibérations qu’elle recevoit du Grand Orient….. ».
Quelles sont donc les activités de Loge « Saint-Etienne - Les vrais amis » ? On ne sait rien, si ce n'est qu'elle appartenait à la Grande Loge de France. On la voit rallumer ses Feux « le 27ème jour du 12ème mois de l'an 5772 de la Vraie Lumière », c'est-à-dire le 27 février 1773. Elle se transforme en Loge du Grand Orient de France le 10 janvier 1777. Un état de cette Loge pour l'année 1777 indique que :
• Le Vénérable était le Frère Guillemot Daurelle, négociant (marchand se déplaçant)
• Le Premier Surveillant : Chantemerle, contrôleur des actes
• Le Seuxième Surveillant : Goyon, conseiller du roi
• Orateur : Favier, curé de Saint Jean (bachelier de Sorbonne)
• Secrétaire : Collier, négociant
• Trésorier: Brugières, procureur fiscal au baillage
• Maître des cérémonies : Darrot-Freydefont, bourgeois
• Expert : Guillemot- Darrot négociant
Elle se réunissait chez le Frère Cognard, notaire royal, receveur du grenier à sel à Thiers, qui se trouvait dans le quartier de la Chabre, c'est-à-dire entre la place du Palais et la rue de la Coutellerie.
En 1778, le Vénérable de cette Loge était le Frère Chantemerle, contrôleur des actes, et le Député, le Frère Joubert de la Bourdinière, dessinateur-décorateur, rue Tirechape, à Paris. Ce Frère était aussi Député de la Loge « L'Anglaise de l'Amitié », à l’Orient de Périgueux, de la Loge « Saint-Amable des Amis de la Vertu » à l’Orient de Riom, et d'une Loge de l’Orient de Paris.
En 1789, son Vénérable était le Frère Jean-Baptiste Darrot de Freydefont, receveur particulier.
Parmi les Frères (tous Maîtres) qui constituaient cet Atelier, on trouve de nombreux notables de la région tels que les Frères :
• Foulhouse Henri, premier échevin de la ville de Courpière
• Grimardias François, maire de Maringues
• Fayette Guillaume, bailli de Sauviat
• Escot Barthélémy, châtelain de Chas
• Mallet de Vendeyre Jean-Marie, seigneur de Bulhon
Au sujet du Temple, les archives précisent qu’« une tradition veut que l'une des Loges se tenait dans le couvent des Grammontains », mais il est probable que les assemblées maçonniques se réunirent chez des traiteurs ou aubergistes, certainement chez un nommé Exbrayat, Frère Servant de la Loge « Saint-Étienne-Les Vrais Amis ».