Les francs-maçons ont subi la législation d’exceptione de l’État Français. Le 21 août 1941 le préfet signale au président de « la Légion française des combattants » le cas d’un certain Ferreboeuf qui ferait preuve d’un mauvais esprit. La réponse du 3 septembre indique que l’intéressé ferait des critiques systématiques à l’égard de la Légion et a eu une attitude provocatrice en ne se découvrant pas pendant le chant de la Marseillaise à l’occasion de la fête de Jeanne d’Arc. Ceci prouve son hostilité à l’égard du gouvernement.
Un courrier anonyme du 11 novembre 1941 dénonce le Frère Louis Joubert comme Franc-maçon. La délation fut souvent un moyen de régler ses querelles et ses rancoeurs personnelles ; elle fut largement utilisée par les agents de l’État Français.
La Loge « Le Réveil Anicien » dut payer un assez lourd tribut durant cette période trouble. Des Frères furent démissionnés de leurs fonctions électives ou professionnelles ou encore mis à la retraite d’office ; mais beaucoup ne baissèrent pas la tête. Certains s’engagèrent physiquement, tel Tixier qui dirigea un groupe de résistants et fut tué au cours d’un bombardement à Givors en août 1944, ou le Frère Jean-Marie Debayle, directeur de l’enseignement technique et de l’apprentissage de l’AOF à Dakar en 1943. Après plusieurs demandes insistantes pour être versé dans une unité combattante il écrit le 19 février 1944 à un de ses Frères qu’il est sur le point de se « battre et affronter l’ennemi sur le champ de bataille afin de donner à mes compatriotes l’exemple du plus haut devoir patriotique, tel que l’enseignent les Maçons lorsque la Patrie est en danger…. ». Revenu indemne de la guerre , il sera fait chevalier de la Légion d’honneur en raison de sa conduite exemplaire et réintégrera la Loge « Le Réveil Anicien » dès mars 1947.
Les travaux de la Loge reprennent le 30 mars 1947 sous la présidence du Vénérable Jacquet. Les 19 demandes de reprise sont examinées une à une et font l’objet d’un vote secret favorable à l’unanimité. Mais le nombre de 19 membres représente le tiers de ce qu’il était en 1939 et un délai important est nécessaire pour que les locaux soit réaménagés. Les Frères se mobilisent fortement pour faire face à toutes ces difficultés.
En 2012 la Loge « Le Réveil Anicien » a participé à la création, à Brioude, de la loge « Les Deux Mondes » et elle poursuit son activité actuellement.
« Le Réveil Anicien » dans la tourmente de 1940 à 1944