Le 15 mars 1890, quatorze Frères se retrouvent au Café de La Poste pour jeter les bases d'une nouvelle Loge qui s'installera rue de Versailles le 25 mai et dont la présidence est confié au Frère Lucien Deslinières. Initié à Paris le 28 juillet 1884 par la Loge « La Renaissance », il est affilié le 14 mars 1888 à la Loge Equerre » de Moulins qui lui confère, en urgence, les grades de compagnon et de maître le 21 mars 1890. Les autres officiers sont les suivants:
Premier Surveillant : Pierre-Auguste Devaluez.
Second Surveillant : Dubuc.
Orateur : Adolphe Papot.
Secrétaire : Anthony Peron et comme adjoint Julien Octave Rouen.
Grand Expert : Morald Grand.
Maître des cérémonies : Vital Peron.
Trésorier : Jacques Guillot et comme adjoint Martin Klinger.
Hospitalier : Pierre Lassimone.
Pour les Francs-maçons montluçonnais, c’est l’union de toutes les conditions sociales qui devait rassembler les républicains sincères et dévoués ; et à cette vertu cardinale il fallait rajouter la solidarité qui cimente toutes les couches et catégories sociales de la société. C’est pourquoi les Frères choisissent le titre distinctif d’« Union et Solidarité ».
Le 25 mai ils se réunissent dans un local, rue de Versailles, appartenant au Frère Jacques Guillot qui avait consenti un bail de18 années, et décrit ainsi : «Un grand bâtiment d’environ 25 mètres de long sur 6,5 mètres de large, construit en pierre, couvert en tuiles, et un bâtiment plus petit le précède qui sera la demeure du frère servant, d’une cours et d’un jardin » . L’installation coûta entre 5 et 6.000 francs, entièrement souscrits par les Frères à l’aide d’actions de 100 francs.
Le 7 juillet, le Grand Orient de France accorde à la Loge la constitution symbolique au Rite Français et désigne le Frère Antoine Blatin, membre du Conseil de l’Ordre, pour procéder à l'allumage des feux qui a lieux le 3 août 1890.
Assisté des Frères Louis Billaud, Vénérable de la Loge « Equerre » de Moulins et Conseiller de l’Ordre, et Roche membre du même Atelier, le Frère Blatin procéde à l’installation de cette nouvelle Loge en présence des Frères Alphonse Ville, député de l’Allier, Marie Pierre Franz Eyquem, sous-préfet de Montluçon et Louis Dupuy pharmacien et conseiller municipal de Montluçon.
Cette installation avait été autorisée par le ministère de l’Intérieur le 8 août et, le 14 août, le Frère Blatin écrivait au Grand Orient de France pour indiquer que les conditions matérielles et financières étaient parfaites précisant : « tous les républicains importants de la région ont tenu à l’honneur de figurer parmi les membres de la Loge « Union et Solidarité ».
Le titre distinctif indique le but de la Loge montluçonnaise qui précise dans son premier règlement intérieur : « constituer un groupe d’hommes de bonne volonté et sans préjugés en vue de travailler efficacement à la solution des questions sociales et hâter la venue d'une ère de paix universelle, par le développement des idées de fraternité, d’abord entre les citoyens d’une même nation, ensuite entre les différents peuples ».
Le 13 avril 1891 le Conseil de l’Ordre approuve le règlement intérieur qui fixait des modalités pratiques de fonctionnement, telles que le montant des cotisations de 36 francs pour les membres habitant Montluçon ou dans un rayon de 10 kilomètres et 24 francs pour les autres.