En sommeil depuis 50 ans la Franc-maçonnerie cantalienne se réveille suite à l’initiative d’un groupe de 9 Frères qui constituent 15 mars 1865 à Aurillac une Loge provisoire portant le titre « La Libre Pensée ». Le 25 mars ils sollicitent du Grand Orient de France des constitutions symbolique qui leur sont accordées 10 juillet 1865.
     C’est le 9 septembre 1865 que la Loge « La Libre Pensée » est installée sous la présidence du Frère Émile Amé, Vénérable spécialement autorisé par le Grand Orient de France, qui dans une longue intervention historique rappelle que 50 ans plutôt la Loge « Les Amis du Gouvernement » dut cesser ses activités après avoir rendu d’utiles services pendant 12 ans. Le tableau des Frères de la Loge comporte 12 membres.
     Lors de la tenue du 17 novembre 1865, la Loge reçoit la visite du Frère Jean Toussaint Rivière âgé de 91 ans, ancien aide de camp du général Lannes, récompensé d’un sabre d’honneur en Égypte sous l’empereur Napoléon 1er et ancien membre de la Loge « Les Amis du Gouvernement » et Chevalier RoseCroix.
     Le tableau du 10 mars 1866 comporte 42 membres dont 31 nouveaux Frères et la Loge est dirigée par Louis Amé, Vénérable ; le Premier Surveillant est Jean Cussac, le Second, Bernard Biltz et l’Orateur est Géraud Mauret. Réélu Vénérable le 1er décembre 1866, le Frère Amé démissionne aussitôt ; en effet dix-neuf membres de l’atelier se plaignent de son administration. A la suite de son élection chacun des dignitaires de l’atelier est invité à prendre possession effective et réelle de ses attributions , notamment celles de trésorier , de secrétaire et de garde des sceaux qui avaient été exercées arbitrairement depuis la fondation de la Loge (18 mois environ) par le seul Frère Amé.
     Le tableau de l’année 1867 comporte 60 membres dont 25 nouveaux Frères. Les officiers sont : Auguste Martin, Vénérable, Bernard Blitz et Félix Loussert, respectivement Premier et Second Surveillant, Géraud Mauret, Orateur, JulesDriesler, Secrétaire, Géraud Lusser, Trésorier et Jean-Baptiste Roche, Garde des Sceaux.
     Les Frères Auguste Martin, Vénérable, et Louis Mauret et Théodore Delpeu, Premier et Second Surveillants sont nommés commissaires par le Grand Orient de France en février 1868 pour procéder à l’installation à Clermont-Ferrand de la Loge « Les Enfants de Gergovie » qui s’est déroulée le 15 mars 1868 en présence d’une délégation de six membres de la Loge « La Libre Pensée ».
     L’évolution de l’effectif de la Loge est le suivant: 65 membres, dont 11 nouveaux Frères en 1868 ; 61 membres dont 6 nouveaux Frères en 1869 ; 57 membres , dont 6 nouveaux Frères le 28 avril 1870.
     Le 10 décembre 1870 le Vénérable fait référence aux malheureux événements qui désolent Paris, évoque l’absence de beaucoup de Frères qui sont partis appelés sous les drapeaux ou les préoccupations qui empêchent un grand nombre de prendre part aux travaux de l’atelier. Considérant que les offices peuvent à peine être remplis et que les cotisations déjà fort élevées ne sont plus payées, il propose à la loge de se mettre momentanément en sommeil et de reprendre ses travaux dans des temps plus favorables. La mise en sommeil est votée. Le tableau du 31 décembre 1870 ne comporte plus que 14 membres.
     Cette décision n’est transmise au Grand Orient de France que le 23 juin 1871 par le Secrétaire Hippolyte Angelvy. La réponse du président du Conseil de l’Ordre du 15 juillet 1871 rappelle les obligations réglementaires d’une mise en sommeil et, notamment, le paiement des cotisations en retard. La lettre du Vénérable Auguste Martin du 15 août 1871 apportant des explications de la décision de mise en sommeil, est suivie d’une réponse du 17 octobre 1871 qui précise : « la Commission des Affaires administratives du Grand Orient de France a le regret de proposer de ne considérer comme régulier la mise en sommeil de la Respectable Loge « La Libre Pensée », à l’orient d’Aurillac, qu’autant que celle-ci aura exécuté les dispositions statutaires fixées par les articles138, 139 et 140... ».
 
     Le 9 juin 1872 le R.P. Ramière, de la compagnie de Jésus, prononce dans l’église Notre-Dame aux Neige d’Aurillac un violent discours contre la Franc-maçonnerie. Les Franc-maçons d’Aurillac répondent le 17 août 1872 en réfutant les arguments avancés et en attaquant les jésuites ; ils écrivent : « Les Loges maçonniques comptent dans notre département de nombreuses années d’existence. Dès le commencement de notre siècle, la ville de Saint-Flour avait une Loge instituée sous le titre de « La Parfaite Union ». Cette Loge comptait parmi ses membres presque toutes les sommités sociales de notre département. Nous y voyons figurer, entre autres, Monsieur Pierre Lamouroux, président du tribunal civil et père de notre évêque actuel (il est vrai qu’il était « Lamouroux » tout court et non « de Pompignac »), Monsieur Pierre Gorein, chanoine, Monsieur J. B. Grassal, prêtre. Nous doutons, Monsieur, que Monseigneur de Saint-Flour vous approuve lorsque vous venez jeter l’anathème sur la tombe de son père et sur celle des deux prêtres que nous avons cités et qui ont laissé dans leur ville un renom de piété et de vertu... »
De la création de la Loge jusqu’au déclin de 1872
Le tableau des Frères de la Loge
Les Loges du Cantal
La Loge "La Libre Pensée"
     Orient d'Aurillac
 
XIXème siècle et 3ème République
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