Un texte daté de 1774, cité par Jean Boulay, historien de la Franc-Maçonnerie auvergnate, fait le constat suivant: « Clermont-Ferrand, ville principale et chef-lieu de la province fut la seconde ville [ après Brioude ] qui reçut la Lumière.......Ce qu'il y avait d’honnête dans le genre des citoyens demanda à être initié et le concours fut si grand que, ne pouvant habiter dans le même sanctuaire, il fut établi deux loges dans la ville ».
La première, « Saint-Louis », alluma ses feux en1750 et la seconde, Saint-Maurice, en 1753. Trois autres Loges, « la Parfaite Union de Saint-Hubert », « Saint-Victor », « Saint-Michel de la Paix » , existèrent quelques temps à Clermont, puis disparurent ou fusionnèrent avec Saint-Maurice, les deux dernières en 1782 et 1792.
La Loge Saint-Maurice, s'associa en 1785 à la Compagnie des Chevaliers du jeu de l'Arc, comme en témoignent les « Statuts et Règlements particuliers pour le gouvernement de la Loge de Saint-Maurice et de la Compagnie du Jeu de l'Arc réunis et ne formant qu'un même corps ». D'abord rattachée à la Grande Loge Nationale de France, ancêtre du Grand Orient créé en 1773, elle rejoint celui-ci dès 1786.
Le conventionnel Georges Couthon, membre du Triumvirat aux cotés de Robespierre et de Saint-Just, fut Officier de la Loge Saint-Maurice que fréquentaient de nombreux notables clermontois ainsi que des membres de la Loge militaire du Régiment de Royal Navarre en garnison à Clermont-Ferrand. La création en 1789 de la Société des Amis de la Constitution, à laquelle adhérèrent de nombreux Maçons, entraîna une désaffection rapide des Loges, si bien que la dernière Tenue de Saint-Maurice eut lieu le 17 juillet 1792.
Le musée détient le document original portant les Statuts et Règlements de la Loge et de la Compagnie du jeu de l’Arc et les procès-verbaux des réunions qui se sont tenues de 1785 à 1792.
Les 22 pages des statuts et un échantillon de procès verbaux de tenues portant sur des événements marquants ou concernant des personnalités connues, sont publiées dans les pages qui suivent.