Triumvirat : Robespierre, Couthon, Saint Just,
L’action révolutionnaire qui caractérise Georges Couthon est indissociable de celle du Triumvirat qu’il compose avec Robespierre et Saint-Just et des neuf autres députés à la Convention nationale. A eux douze, ils constituent le Grand Comité de Salut Public élu par la Convention pour une durée d’un mois constamment renouvelée de septembre 1793 à juillet 1794.
Gouvernement révolutionnaire
Il s’agit d’exercer une dictature implacable contre les ennemis de la révolution française face à la situation désespérée qu’elle connaît : frontières forcées par les armées des monarchies coalisées et aristocrates émigrés, guerre civile (insurrections fédéraliste et vendéenne, luttes entre factions révolutionnaires opposées, complots divers), disettes et émeutes de la misère. Face à une situation exceptionnelle, il faut prendre des mesures d’exception. La Convention décrète le 10 octobre 1793 que "le gouvernement provisoire de la France serait révolutionnaire jusqu’à la paix."
Les principes issus de la Constitution de 1793, "conserver la République", "protéger les individus contre l’abus de la puissance publique " sont suspendus et de même les textes des Droits de l’Homme et du Citoyen de 1789 en attente d’application.
Le Gouvernement révolutionnaire mis en œuvre par le Triumvirat adopte les résolutions suivantes : "Fonder la République", "La puissance publique elle-même est obligée de se défendre contre toutes les factions qui l’attaquent", doit "déployer sans cesse des ressources nouvelles pour des dangers nouveaux et pressants"… "doit aux bons citoyens toute la protection nationale" mais "ne doit aux ennemis du peuple que la mort."
Les principes de souveraineté nationale et de décentralisation avaient été adoptés par le Gouvernement constitutionnel. Le Gouvernement révolutionnaire met en place la dictature du Comité de Salut Public, la répression et la Terreur (Comité de Sûreté Générale et Tribunal Révolutionnaire), la centralisation (Représentants en mission nommés par le pouvoir central et investis des pleins pouvoirs pour le relayer dans les départements, comme Couthon dans le Puy-de-Dôme, Agents nationaux, Comités révolutionnaires et sociétés populaires).
Le principe d’égalité est proclamé : "La richesse et la pauvreté devant également disparaître du régime de l’égalité, il ne sera plus composé de pain de fleur de farine pour le riche et de pain de son pour le pauvre. Tous les boulangers sont tenus, sous peine d’incarcération, de faire une seule et bonne espèce de pain, le pain de l’égalité."
La Terreur, loi du 22 Prairial (10 juin 1794)
Mise en place début 1794, la Terreur est aggravée par cette loi, œuvre de Georges Couthon, qui supprime les droits de la défense. "Le Tribunal révolutionnaire est institué pour punir les ennemis du peuple- ceux qui cherchent à anéantir la liberté, soit par la force, soit par la ruse- La peine portée contre tous les délits dont la connaissance appartient au tribunal révolutionnaire est la mort. S’il existe des preuves soit matérielles, soit morales…il ne sera pas entendu de témoins. La loi donne pour défenseurs aux patriotes calomniés des jurés patriotes ; elle n’en accorde point aux conspirateurs".
Il convient de relever la modération qui prévaut dans le Puy-de-Dôme soumis aux pleins pouvoirs de l’envoyé en mission Georges Couthon. Parmi les rares personnes guillotinées figure François Jamot, séminariste réfractaire d’Olloix, commune qui se distingue par le nombre de ses insoumis ou déserteurs refusant de marcher sur les royalistes à Lyon. Georges Couthon semble redoubler d’efforts pour obtenir une rétractation salutaire. Il l’obtient du père de François Jamot, qui échappe à la mort. Du fils, il n’aurait recueilli que l’invective "Je hais la République régicide ".